Le Ka et le Gwoka sont des symboles inébranlables du précieux héritage culturel Guadeloupéen.
Genèse et renaissance : Gwoka, un écho de liberté et d'héritage culturel
Le Gwoka puise ses racines dans le 18ème siècle, durant l'ère de l'esclavage en Guadeloupe. Cette musique tire son inspiration des chants et percussions en provenance d'Afrique de l'Ouest, transmis par les esclaves des plantations de l'époque. Comparé fréquemment au bèlè de la Martinique, le Gwoka était une voie pour les esclaves afin d'exprimer les tourments causés par leur condition, bien qu'il ait été prohibé avant l'abolition de l'esclavage en France en 1848. Il servait également à revigorer les esclaves, leur insufflant du courage pour leurs tâches laborieuses.
En 2014, le Gwoka a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l'UNESCO, englobant à la fois la musique, les chants et les danses symboliques de l’identité guadeloupéenne. Chaque année, à Sainte-Anne en Guadeloupe, le Festival du Gwoka célèbre cet héritage depuis plus de 35 ans.
Crédit photo : Caraibes-tourisme.fr
Copyright © 2020 Caraïbes Tourisme. Tous droits réservés.
Que symbolise le Gwoka encore aujourd'hui ?
Aujourd'hui, le Gwoka rythme les moments marquants de la vie des Guadeloupéens : rassemblements populaires (léwòz), festivités (Chanté-Nwèl), veillées funéraires, événements syndicaux et politiques. Certains artistes contemporains s'en inspirent. Si vous visitez la Guadeloupe, vous pourrez découvrir le Gwoka tous les samedis à la rue piétonne de Pointe-à-Pître !
Le Gwoka se divise en sept rythmes distincts, exécutés par un ensemble de deux tambours : le boula, qui marque le rythme central, et le maké (« marqueur »), qui accentue la mélodie suivie par le chanteur, les danseurs et les répondeurs (le chœur).
Ces rythmes sont les suivants :
- Kaladja (amour),
- Menndé (carnaval, festivités collectives),
- Léwoz (rythme guerrier),
- Padjanbèl (danse des travailleurs pour la coupe de la canne),
- Woulé (« valse créole » pour charmer et satiriser sur le blanc),
- Graj (pour les travaux agricoles),
- Toumblak (amour, danse du ventre, danse de la fertilité, de la terre).
La confection artisanale du Ka
L'évolution du tambour Ka a traversé les époques. À ses débuts, les Africains le fabriquaient en creusant du bois. Néanmoins, avec l'interdiction de prélever du bois dans les forêts, les musiciens ont dû chercher des alternatives, comme les tonneaux de salaison utilisés pour le transport des marchandises à l'époque.
Au cours du 20ème siècle, avec le déclin progressif des transports par salaisons, les musiciens ont dû apprendre à confectionner leurs instruments de A à Z. Ils se sont ainsi inspirés des méthodes de la tonnellerie (chauffage du bois puis cintrage).
Actuellement, les fabricants traditionnels de Ka transmettent généralement leur expertise de génération en génération. Ils façonnent les Ka en bois et peau de cabri selon deux principales techniques : le bois fouillé travaillé à la main (mahogany, poirier, acajou, ou encore amandier) et le tonneau, élaboré à partir de lattes de bois préformées, assemblées et cerclées de métal. Avec les problématiques liées aux défrichements de la forêt et l'arrivée des barils de salaison, le Ka tonneau s'est généralisé au détriment du bois fouillé. Une peau de cabri plus délicate, provenant des femelles, permet d'obtenir des sons plus aigus. Après avoir été tendue puis lavée, la peau est finalement apposée sur le Ka.
Où se procurer votre Ka ?
Explorez sur Ledoux Store le remarquable travail des fabricants traditionnels de Ka et soutenez leur art en optant pour une fabrication sur commande. Vos Ka sont disponibles à la commandes à partir de 2 pièces.